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Le féminisme et moi :
Une longue histoire d'amour
J'ai 2 grandes passions dans la vie : les cookies et faire chier le monde. Et c'est certainement à cause de la 2ème, ou parce que je n'ai jamais vraiment aimé les rasoirs, que je suis devenue féministe. En plus, ça me permettait d'exprimer ma haine envers les hommes.
Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais vraiment eu le choix. Surtout en tant que fille. Etre antiféministe, voir m'en battre les ovaires de ne pas avoir les mêmes droits que mes homologues masculins, ça aurait eu autant de sens qu'être un mexicain votant Trump.
Je crois que ma révolte d'hystérique frustrée a commencé bien avant que je connaisse le mot. Quand mon désordre maladif faisait mauvais genre "pour une fille", quand j'eus le droit à toutes les mises en gardes inimaginables contre le risque de me retrouver seul avec mes amis garçons à 9 ans ou encore quand, me plaignant, mon beau-père (cœur sur toi) me rappelait en rigolant que si je vivais au Pakistan, j'aurais déjà été mariée de force. (Alors t'es gentille, mais ta révolte de petite occidentale pourrie gâtée tu la gardes pour des sujets plus importants que 20% de salaires en moins).
Toutes ces petites injustices, comportements inconscients d'une population qui au fond ne veut (peut-être) que mon bien, piqûres de rappelles pour ne pas oublier qu'être une meuf ça craint s'accentuèrent avec la puberté.
Je ne suis pas là pour raconter ma vie, (parce que j'ai autre choses à faire que jouer la youtubeuse lifestyle), mais pour dénoncer des agissements que vous, jeunes gens ouvert d'esprit et plein de fougues, avaient si longtemps assimilés comme normal ou "c'est bon, on a vu plus grave, arrête de faire chier et laisse-moi mater Koh-Lantah."
Dénoncés tous les murmures en guises de réponses qu'on me donnaient lorsque mes jeunes lèvres imprudentes osaient posaient une question touchant à la féminité. Dénoncés ce règlement scolaire qui m'interdisait de porter une jupe au-dessus du genoux parce que "c'est indécent". Dénoncés ces blagues orientées qui me rappelaient que Saint-Claude étaient une étape obligatoire pour une femme qui réussissait.
En devenant féministe, ou lorsque je me suis rapprochée de cette bande de "lesbiennes refoulées qui cherchent dans leurs féminités une raison d'exister", (pour citer mon poto Orelsan), je fit vite face à pas mal de tristes réalités. Réalités qui se transformaient en colère irrépressible lorsqu'on me permettait de m'exprimer.
Mais comment pouvais-je rester calme lorsqu'un ignorant, non pardon, un jeune innocent qui passait trop de temps devant les Disneys, me lançais qu'on avait plus besoin du féminisme à notre époque ? Que toutes les inégalités avaient disparus ?
Comment lui expliquer calmement que les femmes, qui représentent 51% de la population mondiale était certainement la majorité la plus minoritaire qu'il existe. Que leurs droits étaient bafoués sous prétexte qu'elles seraient plus utiles à enfanter ? Que partout et non pas seulement dans le tiers-monde, 96% des victimes de viols étaient des femmes ? Que les mères de milliers d'entres elles cachaient sous des bandages les seins de leurs filles pour qu'elles puissent continuer d'aller à l'école et ne sois pas mariés de force ? Qu'une femme battue de la bourgeoisie luxembourgeoise était autant victime que la petite fille de 8 ans excisée ?
J'ai du mal encore à comprendre que, face à des faits si concrets, certaines personnes pouvaient encore se dire contre les féministes. Pourquoi être contre des personnes (ce qui inclue femmes ET hommes, pas de dérogation messieurs) qui ne veulent que l'égalité ?
Oui, il y a encore beaucoup de "pourquoi ?", et, maintenant que je le relis, cet article pose beaucoup plus de questions qu'ils ne donnent de réponse.
Non, je ne sais toujours pas quoi dire à cette société empêtrée dans sa culture du viol (voir un prochain article), à l'homme qui juge que si tu es une jeune parisienne tu n'as pas le droit d'être féministe, aux politiciens qui luttent contre le burkini mais "qui avaient piscines le jour de la loi sur le harcèlement" ou pire, qui participaient à cet harcèlement.
Mais je suis persuadée d'une chose. Aujourd'hui comme hier, nous avons besoin du féminisme. Nous avons besoin et nous devons arrêter de pointer de traiter cette idée telle une injure à taire. Nous avons besoins de ces chiennes de gardes, comme on aime à nous appeler amoureusement, pour lutter encore et encore contre des injustices bien trop banalisées. Nous avons besoins de ces chieuses, folles de rage lorsqu'une pub avec une femme-objet paraît. Nous avons encore besoins de ces bourges asociales qui sortent la bombe lacrymo quand on vient leurs adresser la paroles dans la rue, car leurs luttes, notre luttes va bien au-delà de la cause féminine.
Cette lutte, c'est tout le combat d'une société, d'hommes, d'enfants et d'agenrés () c'est un hymne à l'humanisme et à la justice (je commence à partir un peu trop loin, non ?). Cette lutte, qui ne demande qu'à s'achever, c'est une preuve encore qu'il faut continuer à avoir foi en l'humanité. Cette lutte et les victoires qu'elle a engendrés, c'est la preuve que tout peut encore changer.
Bon, maintenant je vous laisse, je dois aller émasculer les Illuminatis pour fonder une société reptilienne matriarcale.
Je suis Alexandra et vous lisez mon blog.
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